True Lies
« Exister équivaut à un acte de foi, à une protestation contre la vérité. » – E.M Cioran
La semaine dernière, dans le « post polémique » j’écrivais que j’avais changé, autant mentalement que physiquement.
Alors, autant les changements physiques sont « quantifiables » (poils, prise de muscle, voix…), autant les changements psychologiques et de comportements sont plus difficiles à mesurer.
J’ai déjà évoqué le fait que oui, je suis moins « peureux », moins stressé par plein de situations. Mais il se trouve que je suis aussi plus honnête, plus franc vis-à-vis de moi-même et des autres.
Ce qui n’a pas toujours que du bon.
Parce que tout le monde n’est pas forcément prêt à entendre la vérité, et/ou parce que celle-ci amène toujours des conséquences plus ou moins dures à gérer.
Et oui, cette semaine je me suis rendu compte que mon côté secret et extrêmement prudent dans ce que je dis (ou pas) avait quand même du bon…
Pas que j’ai spécialement envie de revenir à une version précédente de moi-même (n’oublions pas que le temps d’avant, c’était le temps d’avant…), mais peut-être que garder tout de même un petit filtre ne ferait pas de mal dans certaines situations.
Du coup, aujourd’hui j’ai acheté un livre que je n’avais pas lu, d’un auteur que j’apprécie beaucoup et qui avait lui aussi beaucoup à dire sur la vérité : Emil Cioran.
J’adore Cioran, il fait partie de ces personnes avec qui j’aurais vraiment aimé pouvoir discuter, et sa lecture m’apporte toujours beaucoup. Son cynisme, son ironie, sortent ses écrits du pur pessimisme et d’une lucidité trop froide pour être appréciable.
Dans Ecartèlement, il écrit : « On vit dans le faux aussi longtemps qu’on n’a pas souffert. Mais quand on commence à souffrir, on n’entre dans le vrai que pour regretter le faux. »
Et également : « Nous n’avons le choix qu’entre des vérités irrespirables et des supercheries salutaires. Les vérités qui ne permettent pas de vivre méritent seules le nom de vérités. Supérieures aux exigences du vivant, elles ne condescendent pas à être nos complices. Ce sont des vérités « inhumaines », des vérités de vertige, et que l’on rejette parce que nul ne peut se passer d’appuis déguisés en slogans ou en dieux. »
Pour fuir ses « vérités irrespirables » il croit dans l’art, l’illusion esthétique…
Hum. Je connais ça… Peut-être que je devrais m’en souvenir, et regarder un bon film la prochaine fois que j’ai envie de dire un truc sérieux. Tiens, là par exemple, plutôt que de poster ce message à 5h du mat, en sachant pertinemment que ça va en agacer certain/e…
Tu me conseil de lire quoi de ce monsieur? Parce que ce qu’il raconte est foutrement juste et j’aime bien la justesse.
Donc je voudrais bien que tu me dises par quel morceau il faudrait que j’attaque ce monsieur si tu veux bien.