Uni-T contre la transphobie
Maj / compte-rendu en mode « forum » :
-/+ Vu gars de mon master (on est 15) en tenant la banderole rose fuschia « Uni-T contre la transphobie » tout à l’heure sur le parvis de Beaubourg. Et il m’a clairement calculé…
+++ C’était sympa ce petit rassemblement, plein de gens m’ont dit « merci » (ouf !) de leur donner le tract, ils m’ont posé des questions, ont été choqué d’apprendre pour l’agression, etc. Bref, le monde n’est pas perdu !
++ Ce soir réunion du collectif Uni-T, ça va être intéressant !
Edit : Rdv au M° Hôtel de ville à 14h30, sortie 6.
Oui donc le week-end dernier a été chargé en réunions et autres regroupements pour discuter de différents projets trans. Je n’ai pas eu le temps d’écrire dessus cette semaine. Mais samedi nous nous sommes vus avec quelques potes pour rédiger ceci :
Contre l’agression de Shyne et contre la transphobie: réagissons!
Le dimanche 12 octobre 2008 au soir, soit le lendemain de la marche Existrans, Shyne a été pris à partie par une demi-douzaine de personnes, subissant dans un premier temps des insultes. En entendant le son de sa voix, les individus ont émis des insultes portant sur l’apparence masculine de Shyne et sur sa voix peu grave. L’ayant reconnu comme l’une des personnes qui ont manifesté la veille pour l’Existrans, ils l’ont ensuite passé à tabac. Shyne a été déclaré en incapacité totale de travail de 2 mois renouvelable, et a 2 côtes cassées et 22 points de sutures.
Cette agression est un acte de transphobie. La transphobie est une oppression spécifique qui touche les personnes non conformes au système de genre binaire et figé qui assigne les individus au genre soit masculin, soit féminin. La transphobie touche: les personnes androgynes, les garçons efféminés, les filles masculines, les FtM (Female to Male), les MtF (Male to Female), les personnes intersexes, les personnes qui ne s’identifient et ne sont perçuEs ni comme homme ni comme femme, les personnes transsexuelles, et les personnes transgenres.
La transphobie a des conséquences concrètes: elle fait de l’espace public un espace toujours potentiellement dangereux, elle invisibilise les personnes trans’ en rendant difficile d’avoir une existence sociale dans son genre d’élection, et elle peut amener en retour les personnes trans’ à se replier sur soi, à avoir peur de se visibiliser et à demeurer encore plus isoléEs.
Etre victime de transphobie, c’est avoir des difficultés à retirer un paquet à la poste, c’est être clandestin dans son propre pays parce que ses papiers ne correspondent pas à son identité, c’est avoir des difficultés à être employéE, à trouver un logement, c’est faire d’un banal contrôle de titre de transport l’obligation d’étaler sa vie privée, c’est se sentir en danger dans la rue et face aux policiers, c’est subir des violences symboliques voire physiques, au quotidien, et être soumisE à la mainmise des psychiatres, seulEs habilités à juger du bien-fondé de notre identité et de notre existence.
En France, la transphobie n’a pas d’existence juridique, et la seule autorité compétente, la Halde, a certes des prises de positions favorables aux victimes de transphobie, mais qui ne sont fondées sur aucun texte juridique, d’où le caractère fluctuant et singulier de ses avis.
Pourtant la transphobie existe, c’est pourquoi nous exigeons :
– l’inscription de la discrimination de genre dans la loi (Code civil, Code du travail, Code pénal…)
– la facilitation du changement d’état civil
– une véritable politique de lutte contre les discriminations fondées sur l’identité de genre
– une politique d’éducation et de prévention généralisée sur la transphobie et les identités trans’
– l’institutionnalisation de la lutte nécessaire contre le binarisme et l’hétéronormativité, afin de lutter efficacement contre la transphobie au même titre que la lesbophobie, l’homophobie et le sexisme
– et plus largement la dépsychiatrisation des questions trans’, ainsi qu’une refondation des relations entre le corps médical et les personnes trans’, la mainmise des psychiatres étant une forme de transphobie lourde et de long terme.
La transphobie nous concerne touTEs*: nous pouvons touTEs en être le vecteur, et nombre d’entre nous en sont fréquemment les victimes. C’est pourquoi il est nécessaire de réagir aux actes de transphobie et de lutter contre la transphobie.
Nous appelons donc à un rassemblement pour manifester contre l’agression de Shyne et contre la transphobie.
Le collectif UNI-T contre la transphobie
*féminin générique
Nous ne communiquons pas l’heure et le lieu sur les sites publics pour éviter les ennuis (j’ai beaucoup appris sur les RG et toutes ces choses là aussi tiens samedi…) mais je ferai passer l’info au dernier moment.
Bref, parisiens, venez nombreux ce samedi pour lutter contre la transphobie !
Snif si j’étais pas si loin je serai venu manifester avec vous, c’est tellement revoltant
En tous cas le texte est bien; percutant. Bravo 🙂