Depuis, des mois, de façon cyclique et récurrente, je suis plus que tanné d’être placard comme trans au boulot.
Je crois que j’ai besoin d’écrire pour mettre en forme ce qui se joue là-dessus, de façon plus ou moins floue, dans ma tête.
D’un côté je n’ai pas tellement envie d’en parler parce que je n’ai pas envie de buter sur leurs préjugés, et que mes collègues changent de vision de moi. À vrai dire, les préjugés je m’en fiche un peu, je peux les gérer et au contraire, je trouve ça toujours cool de changer la vision gens sur ce sujet, une personne à la fois. Ma vraie hantise, je crois, c’est qu’ils se/me disent « Ah mais c’est pour ça que (…) » / « Ah mais ça explique (…) ».
De l’autre, je suis tanné d’avoir l’impression de mentir (ponctuellement), de me cacher (virtuellement) et surtout, le sentiment latent qui revient toujours, c’est cette impression de ne pas exister, d’être « invisible ».
Je n’ai jamais lu sur le coming-out (gay), parce que ça n’a jamais été une préoccupation (un enjeu) pour moi. Aujourd’hui encore, si au début, quand je suis entré en poste, j’ai hésité à parler de mon chum au boulot (je n’avais jamais fait ça avant, sortir de ce placard-là), ça s’est finalement fait tout seul assez simplement et maintenant c’est une évidence qui me permet (presque) toutes les latitudes d’être un homme gay au boulot (commenter ceci ou cela d’une façon plus camp que je ne l’aurai fait avant). Mais à la réflexion je me dis que peut-être je devrais. Après tout, c’est toujours intéressant de lire sur d’autres expériences, et d’un point de vue pratique, ça se pense / prépare ces choses-là.. Dans tous les cas ça pourrait m’aider à (re)peser les pour et les contres.
Si vous avez-des suggestions de lectures, je suis preneur. Vous pouvez commenter cet article ou me rejoindre sur Twitter @samatman.
C’est drôle parce que j’ai commencé à écrire en étant exaspéré (en général, sans point de tension particulier) mais écrire m’a fait du bien. Ca met les choses en perspectives. À suivre.
Illustration : Jessica Auer, Lookout, 2009, C-print, 24″x30″. Jessica Auer vit et travaille à Montréal. J’ai découvert son travail grâce aux Territoires, centre de diffusion et d’analyse de l’art émergent, à Montréal,