Hermann Hesse
Depuis plusieurs jours, je constate que de nombreux visiteurs atterrissent ici en cherchant des infos sur Le Loup des Steppes, le vrai, celui d’Hermann Hesse.
Alors comme ils doivent êtres bien déçus de ne rien trouver, et que surtout car je réalise que je n’ai jamais vraiment parlé ici, ni de mon livre préféré, ni du pourquoi du comment il a donné son titre à ce blog.
Ce livre je l’ai lu sur un conseil de mon père. Je me souviens plus exactement du contexte, mais je me souviens qu’il m’avait plusieurs fois recommandé de le lire. Le titre m’a tout de suite plu, et j’ai gardé l’information dans un coin de ma tête, me disant qu’un jour je prendrais le temps de lire.
Et puis quelques années plus tard, je suis tombé sur Demian que j’ai dévoré entre les séances de cinéma du festival de La Rochelle. J’ai tout de suite été fasciné par cet univers nouveau, ce génie littéraire et ce côté initiatique très fort. Hermann m’avait parlé. Pendant cette escapade à La Rochelle, j’ai rencontré une fille avec qui j’ai parlé plusieurs heures après une séance. C’était relativement fou comme rencontre, très cinématographique en fait. On a marché sur le port, partagé une longue discussion. Et je lui ai donné Demian parce qu’il me semblait déjà à ce moment, que les livres d’H.H devaient êtres diffusés le plus largement possible. À ce propos, E. qui habite aujourd’hui à Nantes, si par le plus grand des hasards tu me lis un jour, fais-moi signe parce que la seule trace de ton numéro est dans la mémoire d’un téléphone cassé…!
Bref. Tout ça pour dire qu’après avoir lu Demian, j’ai voulu tout de suite poursuivre avec le Loup des Steppes.
Et c’est donc logiquement que, quelques semaines plus tard, j’en ai ouvert les premières pages dans l’avion entre Paris et Stockholm.
Rétrospectivement je me dis que je n’aurais pas pu choisir de meilleur moment pour le lire.
Seul, en voyage dans des pays nordiques aux paysages hallucinants. J’ai ainsi pu découvrir ce livre sur une île des environs de Stockholm, face au fjord de Bergen, dans le train en plein milieu de la Norvège à 5h du mat, éclairé par cette lumière bleutée propre à ce pays sans nuit, ou encore dans un parc à Copenhague…
Ca a été la révélation. Je me suis dit que le loup des steppes c’était moi.
D’ailleurs, pendant longtemps, ma signature sur un forum trans était extraite de ce livre, vous allez comprendre pourquoi en la lisant : « Car l’homme n’est point une création solide et durable mais plutôt un essai et une transition; il n’est pas autre chose que la passerelle étroite et dangereuse entre la nature et l’esprit. »
Enfin voilà, je voulais juste évoquer ma rencontre avec ce livre (plus le livre lui-même qu’il faut juste lire) qui a changé ma vie… Et éventuellement donner envie de le lire à ceux qui ne l’ont toujours pas fait (pourtant c’est pas faute d’en parler !).
Un jour prochain je vous parlerai probablement du tableau qui fait office de bannière de ce blog, et de ma passion pour Munch…