Rdv avec l’anesthésiste
Aujourd’hui j’avais rendez-vous chez le dentiste qui m’a piqué la gencive pour m’anesthésier et pouvoir me triturer tranquille. Ensuite, avec la moitié de la bouche endormie, je suis retourné à Asnières pour voir l’anesthésiste (ironique hein…).
J’ai attendu une bonne demi-heure et l’entretien lui-même a dû durer dix minutes maximum (quelques questions, prise de tension, checking de mon pouls et de ma respiration, etc). L’anesthésiste était très sympa mais à la fin il m’a dit que c’était son collègue qui s’occuperait de moi mardi… Ah ! Si, quand même, il m’a fait rire parce que comme beaucoup de spécialistes qui peuvent s’extasier sur des trucs un peu bizarres, il a été en admiration devant mes veines du bras et s’est exclamé : « Voyons les veines… Oh ! Superbes veines, superbes ! C’est parfait. ». Je comprends maintenant mieux pourquoi les moustiques m’aiment tant…
Mais surtout, il m’a filé toute une série d’examen à passer (prise de sang, plaquettes, etc) ce qui en soit est logique mais s’ajoute à ma longue liste de trucs médicaux à faire cette semaine.
Du coup ce soir j’étais un peu down. Moralement ça va ; je veux dire, je me sens relativement bien à une semaine de l’opé, mais physiquement qu’est-ce que j’en ai marre.
J’ai l’impression (et c’est le cas !) que ça fait un an que je passe ma vie au contact de médecins, qu’il n’y a pas une semaine sans injection, prise de sang ou autre rendez-vous relatif à ma transition.
Heureusement plein de super potes ont su me booster car, c’est vrai (j’en ai conscience !), j’arrive au bout.
Mais c’est vrai aussi qu’avec l’hysté, la prise de conscience de ma dépendance à la testo se fait plus réelle. Avant je le savais sans que cela me gêne vraiment, et puis j’étais trop focalisé sur les modifications corporelles entraînées par les shoots, que je m’en tappais.
Alors que là, j’y pensais l’autre soir, je réalise vraiment que c’est à vie. Que j’irai très régulièrement acheter ma came et me piquer tous les quinze jours.
Je sais qu’en soit c’est rien, en terme de temps je veux dire. Mais psychologiquement c’est un peu différent. Je sais aussi que des milliers de gens ont des traitements quotidiens très lourds…
Mais quelque part, je crois que j’ai un peu de mal à intégrer le fait que mon corps ne produit pas vraiment de T. C’est du ressenti hein (intellectuellement je le sais très bien), et, pour comparer, c’est le même genre de rapport que « j’entretiens » avec mon bientôt feu utérus : ça ne m’est pas logique. Je crois que quelque part, alors que j’ai toujours été hyper pragmatique face à mon corps, tout ce qui est interne n’est pas bien intégré et je me retrouve un peu comme ce petit garçon qui ne comprend pas pourquoi il doit aller dans le vestiaire des filles, tout en « sachant » que c’est ce qu’il doit faire.
Désolé si c’est peu clair, ma tête est un peu trop pleine en ce moment, tout est un peu confus.
Dans le même genre d’idée, je me demande si, émotionnellement, quelque chose va changer avec l’hysté. Car physiologiquement oui. Mais j’aurai l’occasion de m’étendre sur ça une autre fois, là il faut que je dorme, on est que lundi…
Donc allez, c’est tout pour la prise de tête du soir. Demain j’essaierai de vous parler de ma nouvelle énigme : les filles. Haha. Nan sérieux, j’y comprends plus grand chose depuis que je suis sous T (et non ce n’est pas psychologique – plutôt sociologique !)…